Décisions difficiles : Déontologie et éthique
Publié le : 2017-01-08 à 15:30. Par : Nadine Fortin, PCC, P.Eng., PMPDéontologie et éthique proposent deux modes distincts de jugement qui s’alignent dans la majorité des situations que nous rencontrons. Elles existent pour nous aider à prendre des décisions difficiles afin de résoudre nos dilemmes.
Déontologie et éthique, n’est-ce pas la même chose ?La confusion nous vient peut-être du fait que l’anglais utilise peu le mot deontology[1], et que dans une communauté, elles se rejoignent généralement. |
Comment se distinguent-elles ?
Le dictionnaire Larousse définit ces deux termes ainsi :
- Déontologie : « Ensemble des règles et des devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients et le public. »
- Éthique : « Partie de la philosophie qui envisage les fondements de la morale. Ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un. »
Comme vous le constatez, nous avons la possibilité d’aligner notre décision du « bon » comportement avec les règles externes ou bien avec notre concept interne du bien. Lorsque nous devenons coachs professionnels, nous adhérons non seulement aux valeurs fondamentales de l’ICF (intégrité, excellence, collaboration et respect), mais aussi à une culture de bienveillance. Nos boussoles extrinsèque et intrinsèque seront probablement alignées dans 99,99 % des décisions difficiles que nous aurons à prendre comme coach. Et par conséquent, un individu sait ou sent lorsqu’il adopte un comportement non éthique ou contraire au code de déontologie.
Et le 0,01 % ?
Ce sont les rares situations où :
- Ce que l’on croit être la conduite appropriée va à l’encontre de ce qui est prescrit dans le code de déontologie.
- Deux valeurs fondamentales (les nôtres ou celles de l’ICF) sont confrontées l’une à l’autre.
- Au moment de décider, la situation semblait parfaitement éthique et conforme à la déontologie, mais qu’avec le temps, les nouvelles informations et le recul, on le juge autrement.
Imaginez une relation tripartite où vous réalisez peu à peu que votre client coaché est victime de comportements que vous considérez comme inacceptables et il demande votre aide pour y faire face. De plus, la conduite semble être généralisée dans la culture de l’organisation et n’a rien d’illégal. Questionnez-vous sur ce que ça vous fait vivre, plutôt que de penser aux solutions du client.
- Quelles options s’offrent à vous dans cette situation ?
- Quels torts ces options pourraient-elles causer pour le client-payeur ? Pour le client-coaché ? Pour vous ?
- Comment percevez-vous votre responsabilité envers le client-coaché ? À l’égard du client-payeur ?
- Quelles valeurs se confrontent dans le dilemme ?
- Qu’est-ce que votre boussole interne vous dicte ?
- Qu’est-ce que le code de déontologie vous indique ?
[1] Bien que cela ne soit pas une preuve scientifique, une recherche Google à partir de mon poste de travail suggère une utilisation 236 fois plus fréquente du mot ethics que celle du mot deontology, alors que la même recherche en français démontre que l’utilisation du mot éthique est environ 4,5 plus fréquentes celle du mot déontologie.
Anglais | Français | ||
Ethics | 171 000 000 | Éthique | 15 300 000 |
Deontology | 724 000 | Déontologie | 4 450 000 |